Je les déteste [Kryos]

Cela devait bien faire une semaine entière que Kiran se baladait sans se faire remarquer autour d'un village barbare qui continuait de vivre sa petite vie loin du Royaume de Bâal, peuplé par des humains, ces êtres pour la plupart abjectes et détestés de l'Asvar. Il commençait à lentement avoir faim, les jours s'étaient écoulés sans qu'il ne mange de chaire appétissante. Il était temps pour lui de trouver de quoi se mettre sous la dent, que ce soit de la chaire bien dure d'homme musclé, ou de la tendre viande d'enfant, il s'en fichait totalement, il serait même prêt à manger un lapin cru s'il en voyait un passer devant ses pieds. Tel un prédateur, il avait guetté sa proie, ou plutôt ses proies dans le cas actuel. De jour comme de nuit, il était resté attentif aux mouvements qui se faisaient à l'intérieur, sachant désormais quand précisément telle ou telle tâche quotidienne s'effectuait dans le fonctionnement de cette petite communauté. Ses yeux rouges posé avec intention sur la première de ses victimes. A l'image d'un animal sauvage qui s'apprête à se jeter sur son futur repas, il se déplace en silence, accroupit en se déplaçant de zone d'ombre en zone d'ombre, passant juste à quelques centimètres derrière l'un des habitants du village sans même être ressentit. Tel un fantôme, il se déplaçait sans éveiller le moindre soupçon quant à sa présence, ne sentant planer sur lui aucun danger. Il s'approchait lentement de cette personne, féminine, moins apte à se défendre qu'un homme plein de muscles, parfaite pour lui redonner un peu de forces, le plat parfait comme entrée avant de passer à un met plus consistant. La jeune femme observait le ciel sans se douter de ce qui allait lui arriver. A pas silencieux, Kiran était désormais à moins de deux mètres derrière la barbare, sa langue passant délicatement sur ses lèvres comme un animal qui se lèche les babines. Sa main se saisit soudain avec une rapidité déconcertante de la femme, ses doigts recouvrant sa bouche pour l'empêcher d'hurler. La plaquant dos à une de ces maisons immondes que les barbares appréciaient tant habiter. Les yeux rouges de l'Asvar, ce démon sans peur et plein de cruauté se plongèrent dans ceux tremblant de sa proie. Des yeux d'un bleu magnifique qui suppliaient encore et encore de ne pas la tuer. En ignorant le fait qu'elle était une vulgaire barbare vivant en marge de la communauté de Bâal, elle aurait pu être une belle demoiselle. La seconde main du dévoreur se mit à parcourir la longue chevelure brunâtre de la jeune femme, ses lèvres s'approchaient dangereusement de la nuque de la pauvre, son souffle désormais heurtant la peau douce du futur cadavre. Tandis que la bouche du monstre s'entrouvrait, les larmes de la demoiselle coulaient sur ses joues, se glissant sous les doigts de son meurtrier. Des canines pointues, celles dignes d'un suceur de sang, frappant avec force et sans une once d'hésitation dans la chaire de la pauvre femme.

Le message était clair au moins, quelque soit la personne qui passait entre ses mains, lorsqu'il avait faim, il ne faisait aucune distinction ni dans le sexe ni dans l'âge. Le sang de sa victime coulait lentement de sa bouche à sa gorge, avant de tomber avec fracas dans son estomac. La chaleur de ce liquide vitale pour tous, qui lui servait de repas lorsqu'il n'avait pas le temps de dévorer le corps complet de ses victimes. La vie quittait petit à petit le corps de la jeune humaine, tandis que les forces de Kiran lui revenaient petit à petit à mesure qu'il absorbait la vie de celle qui posait encore entre ses bras. La voilà désormais qui était inanimée, la vie l'ayant désormais totalement abandonnée. Quel triste sort pour une si jeune personne, ayant encore tant de choses à vivre. Présente au mauvais endroit au mauvais moment si l'on pouvait dire. Le corps désormais sans vie s'effondrait contre Kiran qui le laissa tomber sur le sol pour qu'il fasse assez de bruit pour que d'autres viennent constater le meurtre après qu'il soit partit. Un simple boum, une sorte de bruit unique d'un corps qui s'effondre et ce fut terminé. En un saut puissant, il s'accrocha à la gouttière de fortune de la maison juste devant lui, montant sur le toit de cette dernière. Une bâtisse faite de matériaux bien rudimentaires. Loin de la qualité que l'on pourrait trouver dans de vraies villes. Il observait arriver deux hommes qui avaient entendus le bruit résonner jusqu'à leurs oreilles. Quelle ne fut pas leur surprise en voyant la pauvre femme, son corps gisant sur le sol humidifié par la fraicheur de la nuit. Jamais un meurtre ne devait s'être produit dans ce petit village de barbares loin de toute autre société d'hommes, rares devaient êtres les bêtes s'aventurant par ici avec l'agitation qui y régnait tant l'ambiance était présente. Stupéfait, l'un d'entre eux s'agenouilla, posant ses doigts sur les yeux de la demoiselle pour les refermer lentement et avec douceur. Trop jeune pour être une mère, peut être une mariée, Kiran s'en moquait totalement, un petit filet de sang coulant encore du coin de ses lèvres, il écoutait les deux hommes parler.

- Je ne sais quel monstre à bien pu faire cela, mais nous devons en informer les autres.

L'autre d'un simple hochement de tête partit en suivant celui qui avait prit la parole, laissant le corps inanimé sur place, voulant informer les autres membres de la tribu. Un sourire aux lèvres, ses yeux rouges scintillant dans l'obscurité, il restait silencieux, lorsqu'ils reviendraient avec des renforts, le corps ne serait plus là, il descendait d'un bond, le même que lorsqu'il était monté quelques instants plus tôt. Posant un genou à terre, la croix qu'il portait au cou se posant délicatement sur le front de la demoiselle. En un instant, elle disparue, comme aspirée par l'objet qu'il portait autour du cou. Comme une sorte de réserve à nourriture, il était bon pour lui de mettre de quoi se rassasier plus tard de coté, car il était hors de question pour lui de dévorer un autre Asvar de retour en ville ou de causer de l'agitation en chassant de l'humain à travers des rues peuplées et surveillées. Un membre de l'alliance des dévoreurs se devait d'être discret, c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il avait déjà à son tour disparu derrière la bâtisse avant que les hommes ne reviennent et ne soient incrédules devant ce cadavre disparu.

Devoir se faire discret ne voulait pas pour autant dire s'empêcher de s'amuser. Levant le poing jusqu'à le poser devant son visage, ce dernier s'enflamma, le poing frappant une planche de bois de la bâtisse qui prit feu presque instantanément. Les hommes juste à coté de cette dernière reculant prit par surprise face à cette attaque venue de nul part, une magie étrange. Kiran voulait jouer avec eux, c'était le moment pour un sauveur d'apparaitre de les laisser mourir seuls face à leur sort. Ils avaient beau être une cinquantaine, l'Asvar se savait déjà gagnant.

Kryos marchait, sur un rythme toujours constant, que l’on pourrait même qualifier de machinal. Il était caché sous une sorte de robe aux couleurs ternes, fait dans un tissu assez basique. Recouvert de la tête aux pieds, il se servait de la capuche de la suscitée robe pour voiler son visage, qu’il ne voulait pas exposer. Il avait pas une minute à perdre dans un endroit pareil. Il marchait encore et toujours, imperturbable, comme si le monde entier n’était que néant, autour de sa personne allant toujours tout droit. Il ne savait pas véritablement vers où il allait, ni pourquoi il y allait. En réalité, il voulait juste se donner un but à court terme qui lui permettrait de rester actif, dans une situation ou un répit prolongé pourrait ne pas être aussi bénéfique qu’il en a l’air. Un interminable labyrinthe de ruelles, de bâtiments divers, mais aussi un flot ininterrompu de badauds. Voilà de quoi cet endroit avait l’air… Kryos avait développé une certaine agoraphobie, qui le poussait à raser constamment les murs ; imaginez l’enfer que cela devait être, d’éviter les gens dans un endroit où ils sont plus nombreux encore que les brins d’herbes effleurant leurs pieds. Brins d’herbes qui par ailleurs se faisaient rares, et parmi les rares d’entre eux qui parvenaient à se frayer un passage au travers des pavés de pierre, la plupart n’avaient une durée de vie que très limitée, dans un climat glacial où les fleurs, la couleur, le soleil ; étaient cachés par le monde lui-même. Pour une personne comme Kryos, qui venaient des luxuriantes îles célestes, où proliféraient herbes aux propriétés surprenantes, soleils à la chaleur douce, arbres aux fruits délicieux, et infinis horizons ; le choc était à n’en pas douter plutôt violent.

Il voyait une grande place, autour de laquelle se situaient quatre routes, ainsi que quatre ou cinq ruelles se voulant un peu plus discrètes. Kryos emprunta l’une d’entre elles, voulant s’écarter un peu de toute cette envahissante populace. Dans ses oreilles résonnait le fameux chant des alcooliques, celui caractéristique d’un homme ayant dépassé d’un peu trop la limite autorisée d’alcoolémie. Il hurlait à tout va, faisant profiter le monde de sa « splendide voix ». Il était assis par terre, là, dans cette ruelle étroite. Voyant le jeune homme se rapprocher peu à peu, il se leva, s’appuyant contre les murs pour tenir sur ses deux jambes. Il dit d’une voix tremblante :

" aLooOOrs… qu’est-ce tu veux ? "

Kryos ne répondit pas, il cherchait simplement à traverser ; mais cet ivrogne se voulait persistant, et dans cette persistance, il refusait de bouger d’un poil… « Que de tracas », n’est-ce pas ? Le jeune homme hésita. Devait-il forcer le passage ou simplement faire demi tour ? Il est vrai qu’il était extrêmement désagréable de se faire importuner de la sorte par une personne ayant simplement abusé « des petits plaisirs de la vie »… Mais cela donnait-il le droit à Kryos de l’ignorer et de le frapper avec une brutalité bestiale ? Il hésita, une trentaine de secondes, sous le regard toujours plus insistant de ce vieil ivrogne… Il soupira profondément, et décida de rebrousser chemin. L’ivrogne lui attrapa l’épaule, et dit :

" WoooooOooh ! Tu vas où comme ça ? "

Le contact. C’était très simple, un simple toucher sur une épaule, quelque chose de parfaitement anodin, n’ayant absolument aucune incidence sur le cours des choses et sur tout ce qui les génère, mais le monde semblait se figer… C’était inéluctable, pourtant. D’une façon ou d’une autre, il aurait forcément dû être confronté au contact et au toucher…

Il détestait qu’on le touche. Le simple fait d’être effleuré le mettait en transe, et un toucher aussi direct et imposé de la sorte l’immobilisait ; comme s’il avait découvert une tarentule sur son épaule. Il se retourna, et regarda l’ivrogne, qui n’avait visiblement toujours pas compris que non, Kryos n’aimait pas particulièrement se faire saisir de la sorte. Il fronçait ses sourcils, à peine visible sous l’ombre de sa capuche, et saisit la main du vieil alcoolique. Il la serra, la serra assez fort pour que cet homme comprenne que non, il n’aimait pas ça. Il arrêta de forcer lorsqu’il entendit la poigne du vieil homme craquer d’un son sec et lourd. Il « jeta » sa main, et finit, enfin, par partir au loin pour emprunter un autre chemin qui, peut être, saurait lui offrir des routes dont les pavés ne sont pas qu’obstacles et ennuis.

Et bien, visiblement, personne n’avait entendu ce souhait. Une lumière, un cri, puis deux, puis des bruits de pas, de course. De la fumée, de la chaleur, dans un endroit glacial… Du feu, évidemment. Pourquoi du feu ? Pourquoi ici ? Mais surtout, comment ? Des masses de gens fuyaient l’embrasement, que ce soit pour s’éloigner d’une possible source d’ennuis et de risque ou pour prévenir d’autres personnes, plus en mesure d’intervenir. Kryos marchait toujours, toujours de ce même pas, vers le foyer de cet embrasement. Une bâtisse tout ce qu’il y a de plus basique, évidemment faite majoritairement de bois. Il était très probable qu’elle s’effondre, au vu de sa composition assez fragile et du feu qui se faisait toujours plus intense… Mais il était possible que des gens soient à l’intérieur. « Aussi idiots soient-ils, ils ne méritent pas de mourir », pensa-t-il, alors qu’il franchissait le seuil de la porte de cette maisonnette « rayonnante ». Suivant indéfiniment sa marche mécanique, il marche, sans perdre de temps dans la pièce d’entrée, il voit un escalier assez modeste, sur lequel il s’engage sans attendre… Quelques décorations modestes, un mobilier très simple… Une petite vie, en effet. L a pièce du dessus lui permettait de constater que cette maisonnette n’était en effet constitué que d’une pièce au rez-de-chaussée et une pièce au premier étage ; la taille de chacune de ces deux pièces étant conséquente, cela donnait tout de même une maison plutôt spacieuse. Dans la pièce au premier, une ouverture. Elle apporte une quantité trop importante d’oxygène, avec le vent incessant. Barrant le passage d’un bout à l’autre de la pièce, un tas de débris enflammés, et une personne hurlant derrière ce tas. Un homme d’une trentaine d’année, qui se reposait dans sa chambre, apparemment. Kryos continuait de marcher, et prit une légère impulsion qui le fit s’élever par delà les débris pour atterrir avec le paniqué. Le jeune homme regarda son aîné qui en fit de même. Il utilisa sa faux pour briser deux planches au sol, qui en se brisant firent naître un trou béant au milieu de la pièce, trou par lequel les débris bloquant le passage, plus tôt, tombèrent. Kryos prit l’homme par la ceinture et franchit ce trou en le portant, après quoi il alla à la sortie où il déposa cet homme. Sa « robe » était enflammée, ce qui le força à l’arracher et la jeter au sol dans un geste uniforme, pour la laisser brûler en solitaire sur les pavés glacés. Il était embarrassé de dévoiler son visage, mais il n’avait rien qui permettait de le voiler… Ce qui le força à accélérer le pas. Il continua sa route dans la ruelle aux côtés de la bâtisse qui n’en était désormais plus une… Il eut une impression étrange, qui le força à s’arrêter net.

Il se retourna, silencieux.

HRP :

Spoiler:

Ô.O' ben ... et la suite? grumblblb... -_-'
j'étais bien partie là! XD
Si vous souhaitez continuer... n'hésitez pas à mpeuter! u.U

arch.. so!
Kiran Sigras : 12 cahuètes
Kryos Brart : 11 cahuètes

Edit: xp distribués

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» Kryos Brahrt [Terminé]

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